« Ô les longues rues amères autrefois et le temps où j’étais seul et un ! La marche dans Paris, cette longue rue qui descend vers Notre-Dame ! »

« Ô les longues rues amères autrefois et le temps où j’étais seul et un !
La marche dans Paris, cette longue rue qui descend vers Notre-Dame ! »

 

Alors que nous nous apprêtons à marcher vers Notre-Dame de Paris, samedi prochain, le 24 mai, en empruntant cette « longue rue qui descend vers Notre-Dame », l’une des plus vieilles, sinon la plus vieille, rue de Paris, cette rue qui, sous l’empire, allait jusqu’à Rome et qui porte aujourd’hui le nom de notre paroisse – et non l’inverse – je ne peux qu’avoir à l’esprit les poèmes de celui qui, empreint de l’amour de Notre-Dame, a su tout à la fois dire l’étincelante beauté de notre foi et l’âpre chemin de sainteté qu’emprunte le chrétien en marche vers le Royaume, ébloui jusqu’à en perdre sens, par l’amour de Dieu.

 

« […]

Fini l’amour ! Pauvre vieux sourd !
Finis, les fêtes et les jeux. – Tant pis, dit-il, et tant mieux !
La route est dure, la mort est sûre
Chaque tournant est dangereux. – Tant pis, dit-il, et tant mieux !

Le temps a fui, Tout est fini

Il reste Dieu ! – Tant pis, dit-il, et tant mieux ! »

 

Sur le parvis, nous prendrons le temps de nous laisser saisir par les siècles de prières qui nous y auront précédés. Et nous y joindrons la nôtre, conscients de notre pauvreté et de notre richesse, de notre commune humanité.

« C’est vrai que vos saints ont tout pris, mais il me reste mes péchés ! Quand je serai sur mon lit de mort, Seigneur, fort jaune et bien mal rasé, quand je repasserai ma vie et ferai mon examen général, je suis riche ! et si le bien est rare, il me reste tout le mal.
Je n’ai pas mis un jour à vous préparer, Seigneur, de quoi me pardonner. »

Nous entendrons alors l’invitation à entrer, à nous unir par l’Esprit, dans l’eucharistie, à l’offrande du Fils pour dire notre amour pour le Père.

« Pourquoi tarder plus longtemps sur ce seuil préparateur ?
Viens, si le nom d’un Père a pour toi quelque douceur. »

 

Père Sébastien Waeffler et (surtout) Paul Claudel